Je possédais pas mal de coupures de presse sur Nauru, mais je n’avais jamais encore trouvé un livre. Je suis tombé par hasard, au printemps 2009, sur le livre de Luc Folliet, Nauru : l’île dévastée (Paris, La Découverte, 2009), dans une librairie parisienne. J’avais publié alors un petit compte rendu sur Facebook : je le reprends ici pour l’essentiel, en ouverture de ce site.
Nauru, c’est bien sûr une île du Pacifique (et État membre des Nations Unies): 21 km.2, 10.000 habitants.
L’histoire de Nauru ressemble à une parabole moderne : île devenue richissime grâce aux phosphates (au point où l’Etat payait même une femme de ménage — immigrée — à tous les habitants!), mais au prix de la dévastation de son paysage (d’où le titre); avec l’un des taux de diabétiques les plus élevés du monde ; puis tombée en quasi faillite par suite de l’épuisement des phosphates, de dépenses somptuaires et d’investissements malheureux (pas à la bourse, cependant!).
En voie de redressement fragile grâce à une nouvelle équipe politique, la reprise de l’exploitation des couches de phosphates profondes (ce qui ne va pas améliorer l’aspect de l’île, mais au moins ses finances), puisque ce produit est apparemment très demandé et atteint des prix élevés. Un peu d’aide japonaise (la voix de Nauru dans les commissions baleinières), et aussi taïwanaise (il n’y a plus beaucoup d’États pour reconnaître la République de Chine).
L’intérêt du livre de Folliet est de raconter toute l’histoire en détail, de façon journalistique. Il n’est pas gros, facilement et rapidement lu. Sur la plage de rêve de vos vacances, ayez une pensée émue pour les Nauruans !
Luc Follier, Nauru, l’île dévastée : comment la civilisation capitaliste a détruit le pays le plus riche du monde, Paris, La Découverte, 2009, 154 p.