À l’instar d’autres communautés chrétiennes non conformistes, l’Église néo-apostolique a connu en moins d’une trentaine d’années un processus d’ouverture, qui l’a conduit à développer des relations avec des Églises chrétiennes historiques et à revisiter sa propre histoire, tout en maintenant sa spécificité. Une récente invitation à commenter cette évolution pour RTSreligion, la rédaction spécialisée dans le fait religieux au sein de la Radio Télévision Suisse, m’incite à partager ici quelques informations et observations plus détaillées. Pourquoi cette ouverture, et quelles en sont les conséquences pour l’Église néo-apostolique et pour ses relations avec le reste du monde chrétien ?
En 1982, j’avais visité pour la première fois un « service divin » de l’Église néo-apostolique, à Fribourg. J’ai encore les notes prises à cette occasion. Lors de la prédication, l’officiant avait cité un dirigeant du mouvement, qui avait répondu à une question sur la différence entre un « serviteur à l’autel » de l’Église néo-apostolique et un membre du clergé d’une autre Église : aucune différence extérieurement, si ce n’est celle entre un fil électrique branché et un autre qui ne l’est pas, même s’ils paraissent extérieurement identiques. Cela donnait bien la mesure de la perception que ce groupe cultivait de lui-même par rapport aux autres communautés chrétiennes. L’heure n’était pas à l’ouverture : j’avais été aimablement reçu par un responsable du groupe à son domicile, il avait patiemment répondu à mes questions, m’avait montré certains livres sur le mouvement et son histoire : mais, face à mon intérêt pour ces ouvrages, il m’avait expliqué qu’ils étaient réservés à l’usage des membres.
Pourquoi l’évolution de l’Église néo-apostolique ?
En trente ans, l’attitude de l’Église néo-apostolique s’est profondément transformée. Comme l’avait signalé Religioscope dans un article publié en 2006, au début de cette année-là, l’apôtre-patriarche (Stammapostel) Wilhelm Leber, chef mondial du mouvement, avait déclaré que l’Église néo-apostolique reconnaissait désormais pleinement les actes de baptême accomplis dans d’autres Églises chrétiennes, à condition que ceux-ci aient été dispensés au nom du Dieu trinitaire et avec de l’eau. Si une personne baptisée dans les formes requises au sein d’une autre communauté chrétienne devient membre de l’Église néo-apostolique, il n’était donc plus nécessaire de confirmer son baptême.
Cette évolution conduit les Églises chrétiennes historiques à se montrer de plus en plus ouvertes envers l’Église néo-apostolique. Il suffit de comparer le document d’orientation (en allemand) publié initialement en 2008 (PDF) par la Communauté de travail des Églises chrétiennes du Bade-Wurtemberg et sa version mise à jour reprise en 2015 (PDF) à l’échelle nationale par la Communauté de travail des Églises chrétiennes en Allemagne pour mesurer la différence : dès l’introduction, ce qui était présenté comme un « prudent processus d’évolution et d’ouverture » est devenu un « remarquable processus d’évolution et d’ouverture ». Et tandis que la conclusion du document de 2008 considérait les discussions menées jusqu’à ce point comme encourageantes pour une poursuite du dialogue, le document de septembre 2015 évoque maintenant la « confiance mutuelle » née des discussions, les occasions toujours plus nombreuses de coopération locale et l’encouragement à un approfondissement de la collaboration œcuménique.
Cela montre la rapidité des transformations intervenues au sein de l’Église néo-apostolique et du changement de regard de la part des Églises chrétiennes historiques. Mais pourquoi et comment cela s’est-il produit ?
En 2004 déjà, une chercheuse allemande avait publié une étude sur le processus d’ouverture de l’Église néo-apostolique, dans lequel elle notait que le mouvement s’ouvrait tout en s’efforçant de conserver sa spécificité. Dans cet utile petit volume, intitulé Neuere Entwicklungen in der Neuapostolischen Kirche. Eine Dokumentation des Öffnungsprozesses (Berlin, Weissensee Verlan, 2004), Katja Rakow s’efforçait notamment d’identifier les causes de ce revirement d’une Église jusqu’à maintenant tournée vers elle-même. Les changements auraient été amorcés par la prise de conscience d’une stagnation (ou d’un recul) dans les pays européens (tandis que le mouvement continuait de croître dans d’autres régions du monde), par l’écho donné publiquement à d’anciens membres critiques à partir des années 1980–1990) et par l’émergence de courants réformistes au sein même de l’Église néo-apostolique.
Elle devait depuis longtemps faire face à des critiques doctrinales, théologiques provenant des « grandes Églises » : mais il n’y avait pas pour elle nécessité impérative d’y répondre. Selon Katja Rakow, la situation a changé quand des critiques et d’anciens membres ont commencé à adresser à l’Église néo-apostolique des accusations de « déviation éthique » caractéristiques de la critique séculière des sectes (un glissement qui a d’ailleurs touché aussi bien d’autres communautés religieuses existant depuis des décennies): l’Église néo-apostolique se trouva alors contrainte d’essayer de corriger l’image négative ainsi donnée dans l’opinion publique.
Quant à la critique interne, à partir des années 1990, elle se trouva aussi favorisée par l’essor d’Internet, qui permettait aux fidèles réformistes de se mettre en relation et de se coordonner ; en 2011, le périodique Materialdienst der EZW (avril 2011, p. 151) remarquait d’ailleurs que le réseau Internet, avec sa diversité d’opinions sans filtre, avait contribué à accélérer l’évolution du mouvement. Précédemment, l’Église néo-apostolique avait vu naître nombre de groupes schismatiques, mais le nouveau modèle fut celui de positions critiques adoptées par des personnes qui entendaient rester membres et contribuer à transformer le mouvement de l’intérieur.
Rakow note de premiers pas — encore timides — de relations publiques à la fin des années 1980 en Allemagne, perçus alors comme une nouvelle forme d’action missionnaire, ce qui facilitait aussi l’acceptation de cette démarche par les membres. Dès 1996, il y eut un responsable des médias au sein de l’Église néo-apostolique. Mais surtout, depuis le milieu des années 1990, les contacts avec des représentants d’autres Églises multiplièrent, non sans susciter certaines réactions internes. Quand une communauté néo-apostolique de la Basse-Saxe participa à un culte œcuménique en 2001, l’émotion fut grande, et cette communauté locale dut renoncer à renouveler l’expérience l’année suivante.
La déclaration de 2006 sur le baptême a marqué une étape importante dans l’évolution des relations avec les autres Églises chrétiennes. Outre l’établissement et le développement de multiples relations avec d’autres chrétiens sur le plan local (après les réserves initiales quant aux demandes des néo-apostoliques de participer à des associations interconfessionnelles), deux événements marquants doivent être mentionnés.
Le nouveau catéchisme de l’Église néo-apostolique en 2012
Tout d’abord, à la fin de l’année 2012, l’Église néo-apostolique a publié un catéchisme, proposant pour la première fois une présentation systématique de la doctrine du mouvement. Fruit de fées de travail, cette publication est particulièrement digne d’attention pour un groupe qui n’avait « pratiquement pas été touché jusqu’alors par la théologie académique », comme le notait le mensuel Materialdienst der EZW (mai 2013, p. 185). En effet, l’Église néo-apostolique n’a pas des facultés de théologie ou des séminaires : la plupart des personnes qui y exercent un ministère le font à titre bénévole, à côté de leurs activités professionnelles et obligations familiales.
Ce catéchisme de plus de 500 pages mériterait à lui seul un long article. L’appendice en fin de volume ne contient pas seulement la confession de foi néo-apostolique (révisée en 2010), mais aussi le Symbole des Apôtres et le Symbole de Nicée-Constantinople. Les siècles sans ministère des apôtres (depuis la mort des premiers apôtres jusqu’au rétablissement de l’apostolat en 1832, selon la compréhension néo-apostolique) ne sont pas considérés comme un grand vide :
« Les croyants, professant Jésus-Christ, ont continué à recevoir le sacrement du saint baptême d’eau et ont été de cette sorte intégrés au corps de Christ. […] Des gens croyants ont continué de diffuser l’Évangile et les valeurs chrétiennes. […] Ainsi donc le Saint-Esprit a continué d’agir pendant la période qui a suivi la mort des premiers apôtres, même si ce n’était pas dans sa plénitude originelle. » (Catéchisme de l’Église néo-apostolique, 2012, section 6.4.2.2, p. 273)
Bien sûr, l’Église néo-apostolique ne renonce pas à sa spécificité, mais l’attitude envers les autres chrétiens se veut respectueuse :
«[L’Église de Christ] est le plus nettement perceptible là où existent le ministère apostolique, la dispensation des trois sacrements aux vivants et aux morts ainsi que la véritable proclamation de la parole. Là est érigée l’Œuvre de rédemption du Seigneur, dans laquelle l’Épouse de Christ est préparée en vue des noces dans le ciel. »
« L’Église de Christ ne se trouve pas seulement là où l’apostolat est agissant, savoir dans l’Œuvre de rédemption du Seigneur, mais aussi dans les autres Églises où la foi se traduit en termes d’amour du prochain, de profession de foi claire en Jésus-Christ et d’efforts sincères en vue d’imiter le Christ, c’est-à-dire dans ces communautés ecclésiales chrétiennes, dans lesquelles le culte est adoration et louange de la Trinité divine et où ces caractéristiques que sont l’unité, la sainteté, l’universalité et l’apostolicité sont, de diverses manières, plus ou moins présentes. » (Catéchisme de l’Église néo-apostolique, 2012, section 6.5, pp. 279–280)
Dans le plus récent et plus compact Catéchisme en questions et réponses, à usage didactique et disponible aussi sous forme d’application pour smartphone (NACFaq), la réponse à la question 371 : « L’Église de Jésus-Christ et l’Église néo-apostolique sont-elles différentes l’une de l’autre ? » est claire : « Oui, elles sont différentes l’une de l’autre. Dans l’Église néo-apostolique et dans les autres Églises chrétiennes, l’Église une de Jésus-Christ est diversement manifestée. »
Mais l’Église néo-apostolique tient, pour le moment en tout cas, à son caractère unique du fait de la présence des apôtres à sa tête. Cela est bien exprimé dans la réponse à la question 404 du Catéchisme en questions et réponses, « Qui dispense les sacrements dans l’Église de Jésus-Christ ? »:
« L’administration de tous les sacrements (saint baptême d’eau, sainte cène, saint-scellé) est confiée à l’apostolat. Les apôtres dispensent aussi les sacrements pour les défunts. Le saint-scellé est dispensé par les apôtres seulement. Dans l’Église néo-apostolique, la sainte cène et le saint baptême d’eau sont aussi dispensés par des ministres sacerdotaux agissant par mission et mandat des apôtres. Le saint baptême d’eau est confié à l’Église de Jésus-Christ tout entière : partout où l’on baptise au nom de Dieu, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et avec de l’eau, des hommes croyants sont intégrés à l’Église de Jésus-Christ. »
Ces présentations systématiques de sa doctrine sous forme de catéchismes donnent ainsi l’impression que l’Église néo-apostolique s’efforce ainsi de préserver l’affirmation de sa nature particulière tout en s’étant ouvertes à des relations fraternelles avec les autres chrétiens. Si l’on prête attention à l’héritage historique de l’Église néo-apostolique, cette démarche relève moins du grand écart qu’on ne pourrait le penser à première vue : comme le rappelle bien le Catéchisme, après la « réoccupation de l’apostolat » à partir de 1832 (d’abord dans le cadre du mouvement apostolique-catholique ou catholique-apostolique), « l’activité de ces apôtres nouvellement appelés ne devait pas déboucher sur la création d’une confession chrétienne de plus, mais visait à préparer l’ensemble de la chrétienté en vue du retour du Seigneur. » (Catéchisme de l’Église néo-apostolique, 2012, section 6.4.2.3, p. 273)
Même si cette insistance sur la fonction particulière des apôtres contemporains de l’Église néo-apostolique laisse ouvertes des questions dans le dialogue avec les autres Églises, l’espace pour le dialogue et pour la recherche de ce qu’il y a de commun dans la foi existe et permet le développement de relations œcuméniques. Les questions en suspens ne sont pas tellement différentes (essentiellement) de celles qui existent entre l’Église catholique romaine et les autres confessions chrétiennes à propos de la fonction du pape (ministère pétrinien), ou entre les Églises insistant sur la succession apostolique pour de valides ordinations et celles qui ont une autre compréhension de l’accès au ministère pastoral.
La déclaration de 2013 sur le « message de l’apôtre-patriarche Bischoff »
En 1951, Johann-Gottfried Bischoff (1871–1960), alors apôtre-patriarche de l’Église néo-apostolique, déclara lors d’une prédication : « Le Seigneur reviendra de mon vivant. Je suis le dernier, il n’y en aura plus d’autre après moi. » Il présentait cette affirmation comme le fruit d’une révélation divine. S’appuyant sur le caractère très fort du rôle de l’apôtre-patriarche tel qu’il s’était développé au sein de l’Église néo-apostolique, ce message prit une place de plus en plus importante. L’adhésion au message devint un véritable signe de foi, et pas simplement une conviction personnelle de l’apôtre-patriarche Bischoff. Le message incita des fidèles à s’engager avec encore plus de ferveur, mais il causa des divisions et des schismes au sein de l’Église néo-apostolique.
Le décès de Bischoff en 1960 sans accomplissement de sa prophétie causa une commotion au sein de l’Église néo-apostolique. Il y eut de nombreuses défections. Face au besoin d’explication des fidèles, les apôtres n’admirent pas que Bischoff s’était tout simplement trompé : ils choisirent d’expliquer que Dieu avait changé son dessein.
Cette « explication » restait bien sûr un sujet délicat pour l’Église néo-apostolique. À la veille de prendre sa retraite en mai 2013 et de passer le témoin à son successeur, l’apôtre-patriarche Wilhelm Leber publia une déclaration au sujet du message de Bischoff (PDF): après plus de cinquante ans, le recul lui paraissait suffisant « pour considérer la chose d’un regard lucide ». Il vaut la peine de citer les derniers paragraphes de ce texte, en mettant en évidence les points centraux :
« Quel regard portons-nous aujourd’hui sur la non-réalisation du message ? J’ai dit, en introduction, que cette question suscitait des attitudes très différentes, les expériences personnelles jouant, non en dernier, un rôle particulier. Pour ma part, je pense qu’il faut accepter les opinions divergentes, pour autant qu’elles ne soient pas déclarées comme étant universellement valables. Ceux qui, s’appuyant sur le message, en ont déduit pour eux-mêmes la résolution de focaliser leur vie sur le retour imminent de Jésus-Christ ont fait preuve d’intelligence. Par ailleurs, il nous faut cependant prendre conscience du fait que des membres de l’Église, nos frères et sœurs, ont souffert du message et se sont même vus contraints de quitter l’Église. Aujourd’hui, nous ne pouvons qu’exprimer notre profond regret à ce sujet.
« J’aimerais souligner qu’aujourd’hui l’Église néo-apostolique ne défend plus la position selon laquelle le message de l’apôtre-patriarche Bischoff ait été une révélation divine. La question de son appréciation reste ouverte ; chacun est libre de se forger son propre jugement à ce sujet. L’Église néo-apostolique ne recourra plus non plus à l’argument selon lequel le Seigneur aurait changé son dessein.
« Quoi qu’il en soit, l’attente du proche retour de Christ demeure une composante essentielle de la foi néo-apostolique. L’époque à laquelle le message faisait loi nous a enseigné quel degré d’intensité l’attente du Seigneur pouvait atteindre. Dans ce contexte, on s’abstiendra de minimiser les exagérations et les problèmes liés au message.
« Il me tient à cœur de demander pardon à ceux qui ont souffert de l’impact du message de l’apôtre-patriarche Bischoff, voire qui se sont détourné de l’Église. Je déplore les dilemmes moraux et les doutes auxquels beaucoup ont été confrontés. Je serais heureux que le présent article soit reçu comme un signal supplémentaire en vue de la réconciliation, voire comme un pas en sa direction. »
Outre la capacité ainsi démontrée de jeter un regard critique sur l’histoire du mouvement, la prise de position de Leber scellait d’une certaine façon les tournants pris sous sa direction et, plus subtilement, amorçait sans doute une transformation du rôle de l’apôtre-patriarche au sein de l’Église néo-apostolique, puisqu’il reconnaissait que son prédécesseur avait pu se tromper sur un point qui était pratiquement devenu un article de foi pendant les dernières années de la vie de Bischoff.
Cette déclaration est venue également renforcer une autre démarche dans laquelle l’Église néo-apostolique est engagée : à côté des relations avec les Églises historiques, elle mène des dialogues avec des groupes qui l’avaient quittée au cours de son histoire, dont ceux qui ont été formés par des apôtres exclus parce qu’ils n’avaient pas accepté le « message de l’apôtre-patriarche Bischoff » dans les années 1950. Ces groupes ont connu leur propre évolution depuis.
Des sujets de discussion qui demeurent
Des sujets tels que la fonction de l’apôtre-patriarche, l’apostolat contemporain et la place particulière que s’attribue l’Église néo-apostolique continueront de faire l’objet de discussions. Il faut y ajouter deux dimensions particulières de l’enseignement néo-apostolique, d’ailleurs liées au rôle de l’apostolat : le « saint-scellé » et la communication du salut aux défunts tel que le comprend cette Église.
En se référant à la Première Épître de Jean (5:6–8), l’Église néo-apostolique connaît trois sacrements : « le saint baptême d’eau, le saint-scellé et la sainte cène », tous trois « institués par Jésus-Christ » (Catéchisme de l’Église néo-apostolique, 2012, section 8, p. 314). Si deux des termes sont familiers à qui connaît l’univers chrétien, celui de saint-scellé est moins immédiatement compris, jusqu’au moment où l’on explique qu’il s’agit du « don du Saint-Esprit », qui vient compléter le baptême pour la régénération de l’être humain.
Il n’est cependant pas nécessaire d’avoir reçu le saint-scellé pour participer à la sainte cène : être baptisé suffit. Par hospitalité, des chrétiens baptisés en bonne et due forme, mais n’appartenant pas à l’Église néo-apostolique sont autorisés à participer à la sainte cène. « Des éléments importants de la sainte cène sont également présents dans les célébrations eucharistiques d’autres Églises », précise le Catéchisme de l’Église néo-apostolique (2012, section 8.2.22, pp. 341–342).
Le saint-scellé, en revanche, n’est pas considéré comme une simple correspondance de la « confirmation » (sacramentelle) ou « chrismation » qui existe dans d’autres Églises : il est certes « le sacrement par lequel le croyant reçoit le don du Saint-Esprit », mais celui-ci est reçu exclusivement « par l’imposition des mains et la prière d’un apôtre », et il fait du croyant « un enfant de Dieu appelé à être des prémices » (Catéchisme de l’Église néo-apostolique, 2012, section 8.3, p. 342). Les prémices sont « l’Église-Épouse » du Christ, ceux que Jésus prendra auprès de Lui à son retour (selon Apocalypse 14:4). Ils sont les « 144 000 » (chiffre qui n’est pas à prendre au sens littéral), les premiers à recevoir la plénitude du salut.
Les partenaires de l’Église néo-apostolique dans le dialogue œcuménique estiment que la relation entre le baptême et le saint-scellé ainsi que cette notion d’Église-Épouse apparemment associée à des membres de l’Église néo-apostolique (il ne suffit évidemment pas d’y appartenir pour être automatiquement compté au nombre des prémices : il faut s’en montrer digne) méritent d’être éclaircis. Il est d’ailleurs probable que des évolutions soient amorcées sur ce point aussi : en 2014, dans un magazine de jeunesse néo-apostolique, l’apôtre Gert Opdenplatz suggérait qu’il ne fallait pas trop vite conclure que des personnes n’ayant pas reçu le saint-scellé ne puissent appartenir à la catégorie des « enfants de Dieu » (notion héritée du piétisme) au sens où l’entend l’Église néo-apostolique (Glaubenskultur, 14 décembre 2014 — article accessible uniquement sur abonnement).
Un autre sujet de débat est celui de la conception néo-apostolique de l’univers des défunts. Le salut peut aussi s’obtenir après la mort physique, selon la foi néo-apostolique. Mais l’Église néo-apostolique ne prie pas seulement Dieu de sauver les défunts : depuis le dernier quart du 19e siècle, elle confère le baptême et le saint-scellé à des défunts par procuration (premier cas en 1872, pour un enfant mort-né, en application de 1 Corinthiens 15:29 (passage également invoqué par les mormons pour justifier leur célèbre « baptême pour les morts »). La sainte-cène commença aussi à être dispensée aux défunts. Cependant, précisait l’apôtre Volker Kühnle dans un exposé présenté le 30 avril 2013 à l’Université de Fribourg, après les années 1920, les défunts n’ont plus été nommés dans les actes sacramentels accomplis pour eux : il est en effet impossible de savoir lesquels ont véritablement été baptisés et scellés, et c’est donc une offre générale adressée à tous les défunts qui ne sont pas morts dans la foi néo-apostolique. Le baptême et le saint-scellé sont dispensés aux défunts lors de services spéciaux ayant lieu trois fois par an : deux ministres du culte reçoivent le sacrement par procuration pour les défunts. Cela est conçu comme faisant partie intégrante de la promesse de salut adressée à la fois aux vivants et aux morts. L’apôtre Kühnle explique :
« Selon la foi néo-apostolique, la qualité de chrétien est fondée et affermie par les sacrements. Dans cette mesure, le baptême d’eau est incontournable : c’est le ‘oui’ de Dieu à l’homme. Quiconque veut obtenir le salut et voir sa foi affermie et préservée dépend par conséquent de la réception des sacrements. Et, selon la conception néo-apostolique, cela vaut d’égale façon pour les vivants et les morts. Le Catéchisme néo-apostolique explique à ce sujet, en mettant en même temps en évidence l’importance de l’apostolat en matière de dispensation des sacrements :
« La mission qui leur a été confiée par Jésus, de prêcher l’Évangile, de pardonner les péchés et de dispenser les sacrements, les apôtres l’accomplissent à l’égard des vivants et des morts. Ils agissent en lieu et place de Christ, et en son nom. Comme Jésus a consenti son sacrifice ici-bas, c’est aussi sur la terre que les apôtres communiquent le salut. Étant donné que les sacrements ont toujours un aspect visible, ils ne peuvent être administrés que dans le domaine des choses visibles. L’efficacité des sacrements, ces éléments essentiels de la communication du salut, est la même pour les vivants et les morts. (Catéchisme de l’Église néo-apostolique, 2012, section 9.6.3, p. 360).»
Les groupes qui ont quitté l’Église néo-apostolique au cours de son histoire ont tous abandonné la pratique des sacrements pour les défunts, explique le théologien protestant Kai Funkschmidt, mais il juge peu probable que l’Église néo-apostolique y renonce dans un avenir proche (Materialdienst der EZW, février 2013, p. 74). Si cela marque une sérieuse différence par rapport aux autres Églises et représente un important sujet de débat théologique, Funkschmidt conclut néanmoins que cette pratique ne constitue pas en elle-même un obstacle aux relations œcuméniques avec l’Église néo-apostolique.
Un processus qui se poursuit
Le 9 avril 2014, l’Église néo-apostolique a été admise en tant que « membre hôte » au sein de la Communauté de travail des Églises chrétiennes en Suisse. À cette occasion, le Materialdienst der EZW (mai 2014, p. 224) notait qu’il s’agissait du premier organe œcuménique européen à l’échelle nationale admettant en son sein l’Église néo-apostolique (elle était déjà membre de conseils nationaux d’Églises en Inde et dans des pays africains); en Allemagne, il a été décidé en 2014 de poursuivre la consultation pendant trois ans.
De façon plus générale, nous pouvons observer le changement de climat simplement en suivant les actualités de l’Église néo-apostolique. Ainsi, lors de la renonciation du pape Benoît XVI, l’apôtre-patriarche Leber saluait « avec respect » la décision de ce « brillant penseur et défenseur de la doctrine chrétienne », « profondément serviteur de Christ ». Au mois de mars 2013, il adressait ses félicitations au nouveau pape François « au nom des chrétiens néo-apostoliques du monde entier ».
Tout cela se reflète aussi à l’échelle locale, par de multiples initiatives d’ouverture mutuelle : par exemple, en mai 2013, une paroisse catholique du canton suisse du Valais met son église à disposition pour une réunion des fidèles de plusieurs communautés néo-apostoliques de la région ; celles-ci font un don pour les œuvres paroissiales et viennent animer musicalement une messe de la paroisse catholique en novembre 2013. Chacun de ces petits faits représente un indicateur supplémentaire de la « normalisation » du statut de l’Église néo-apostolique dans le concert des confessions chrétiennes.
Surtout, les partenaires de l’Église néo-apostolique dans les Églises historiques reconnaissent que l’ouverture des néo-apostoliques n’a pas été une simple démarche « utilitariste » ayant pour objectif une amélioration d’image et un « label« de respectabilité, comme ils en rencontrent parfois : l’Église néo-apostolique participe « activement et constructivement » là où elle a été admise dans des associations locales d’Églises chrétiennes en Allemagne, observe le pasteur et théologien protestant allemand Kai Funkschmidt Materialdienst der EZW (octobre 2015, p. 389).
Cela ne signifie pas que toutes les controverses des dernières décennies appartiennent maintenant au passé : il suffit de lire les sites d’actualité indépendants sur l’Église néo-apostolique — par exemple Glaubenskultur — pour le constater. Le travail de l’Église néo-apostolique sur son passé et sur son statut n’a pas fini de susciter des interrogations et tensions : le contraire serait étonnant. Et un mouvement comptant des millions de membres comptera toujours un certain nombre d’anciens membres critiques. Mais, en relisant l’évocation de l’atmosphère de mes premières visites à une communauté de l’Église néo-apostolique en 1982, le lecteur prend la mesure de l’évolution qui s’est produite et devine que celle-ci n’a pas fini de déployer ses effets : l’Église néo-apostolique n’a pas achevé sa mue.
Tout cela appelle deux remarques générales, en conclusion de cet aperçu sur les transformations en cours.
Premièrement, cette mutation rappelle que nous devons toujours être attentifs à ce qui change dans des mouvements religieux, en évitant de nous fixer sur des visions figées. Ce que j’écrivais il y a trente ans à propos de l’Église néo-apostolique, ce que d’autres en disaient il y a cinquante ou soixante ans, n’est plus entièrement exact. Tous les mouvements ne changent pas aussi vite et aussi profondément : mais beaucoup connaissent des évolutions — et plus un mouvement est récent, plus encore cela devient probable.
En second lieu, ce n’est pas simplement par « clin d’œil » millénariste que le titre de cet article utilise l’expression de « signe des temps ». Je suis frappé de voir différents courants chrétiens ayant connu des évolutions semblables, qui ne sont peut-être pas seulement le fait de la succession des générations et des adaptations qui peuvent en découler dans le sens d’une « désectarisation ». Le cas de l’Église adventiste du septième jour est bien connu : alors que ses enseignements particuliers lui avaient longtemps valu d’être classée (théologiquement) dans la catégorie des sectes, il en va tout autrement aujourd’hui : ainsi l’Union des fédérations adventistes de France (UFA) est membre de la Fédération protestante de France depuis 2006 — ce qui n’empêche pas certains de ses fidèles dans le monde de demeurer sur des positions plus rigides. Spectaculaire a aussi été l’évolution de l’Église universelle de Dieu, ce qui a provoqué par contrecoup nombre de schismes en son sein, ainsi que je l’avais évoqué dans un article publié en 2013 par Religioscope. Mais j’ai aussi été frappé par les transformations intervenues ces dernières années dans nombre de communautés évangéliques. Un monde perçu comme sécularisé et dans lequel le christianisme ne va pas de soi pose d’une façon différente la question de l’attitude envers d’autres courants du christianisme et de la place de chaque lignée chrétienne spécifique. Si l’évolution de l’Église néo-apostolique a clairement des sources endogènes, peut-être participe-t-elle aussi d’un phénomène plus large.
En complément de cet article, j’ai publié également aujourd’hui sur le site Religioscope un texte à propos des révisions statistiques annoncées par l’Église néo-apostolique au mois d’octobre.
Vanessa dit
Bonjour,
Actuellement en deuxième année de Master en Sociologie, j’observe et réalise un mémoire sur la religion néo-apostolique. A vous lire, vous ne trouvez que des points négatifs, et critiquez un peu sans cesse cette religion. Vous a‑t-elle tellement déçue que ça ? Pourquoi ? J’avoue que contrairement à vous, je ne suis pas dans une vision critique de la religion, car au contraire, je trouve que cette religion a de nombreux points positifs. Bien sûr, il existe des incohérences comme dans toutes les religions existantes dans ce monde, mais vous remettez ici toute la religion en question. Après une observation de plus de 2 ans, je peux vous dire que votre critique est bien loin d’être objective quand on ne la connaît pas en détails.
Jean-Francois Mayer dit
Merci pour votre message et vos commentaires. Je suis très surpris par ceux-ci, et je me demande si vous avez lu attentivement mon article ? Il ne s’agit ni d’une critique ni d’une publicité, mais simplement de la description et de l’analyse de l’évolution d’un groupe religieux. Si vous lisez les dizaines d’articles et livres que j’ai publiés sur des mouvements religieux depuis les années 1980, vous pourrez constater que mon approche n’est nullement polémique, comme le savent tous ceux qui me lisent depuis longtemps. Je ne vois pas en quoi un tel article “remet toute la religion en question”.
Je trouve un peu curieuse aussi votre façon d’approcher l’étude de mouvements religieux : “Vous a‑t-elle tellement déçue que ça?” Je ne suis pas du tout dans une perspective de ce genre, qui serait celle du membre ou de l’adhérent potentiel. Je ne puis donc jamais être “déçu” par un mouvement que j’aborde pour l’étudier, et non pour savoir s’il répond à mes attentes spirituelles.
Cela dit. ma longue expérience de l’étude des mouvements religieux m’a appris que le même texte pouvait être lu avec des perceptions très différentes. La première fois que j’avais publié un article sur la “controverse des sectes”, dans la première moitié des années 1980, j’avais reçu deux réactions de lecteurs : une lettre d’un personne me remerciant d’avoir dénoncé ces groupes, l’autre d’un lecteur me remerciant d’avoir pris la défense de minorités persécutées ! Ces deux personnes avaient pourtant bien lu le même article… Cela m’a appris, très tôt, combien les attentes d’un lecteur pouvaient aussi se projeter dans un texte. J’ai l’impression que cela a été pour vous le cas avec cet article.
Mais chacun peut le lire et voir quelles conclusions il en tire. De mon côté, j’attends avec intérêt votre mémoire et espère que vous le publierez sous une forme ou une autre.
Heritier dit
je vous remercie pour avoir mené une étude profonde sur la doctrine de notre église néo apostolique.
j’espère que toutes les richesses spirituelles qu’elle possède vous impressionnent et que vous avez pris la résolution d’en faire partie!!!
Paris ILUNGA dit
Bonjour M. Mayer,
Juste une question d’après vous l’église néo apostolique n’est elle pas la continuité de l’église primitive de Jésus christ devant les autres églises ?
Merci.
Jean-Francois Mayer dit
Merci pour votre message. Comme vous l’aurez compris, ma démarche est celle d’un chercheur, et pas une tentative de dire à mes lecteurs quelle Eglise suivre. Je sais l’importance que revêt, pour l’Église néo-apostolique, l’existence d’un collège d’apôtres. Sur le plan simplement historique qui est le mien, en revanche, je ne crois pas que le terme de “continuité” est adéquat, puisque l’Église néo-apostolique en tant qu’organisation constituée naît au XIXe siècle. Mais je comprends que, pour un croyant néo-apostolique, cette continuité est perçue comme spirituelle.
MOUANDA dit
Salut,
j’aimerai répondre à la question de Paris ILUNGA qui cherche à savoir si l’église néo apostolique est la continuité de l’église primitive.
En premier lieu nous devons comprendre c’est quoi l’église primitive. A la base les néo-apostoliques se revendiquent le droit d’être la seule église que Jésus avait laissée sur terre chose que nous trouvons incorrecte car dans l’ère primitive, les apôtres ont bâti plusieurs églises locales alors laquelle est la continuité de ces églises ?
Notez que toute église qui demeure dans la doctrine apostolique laissée par les premiers apôtres est une église du Seigneur Jésus. Nous comprenons par là qu’il ne s’agit pas d’une seule église ayant pour non NEO APOSTOLIQUE bien qu’ils affirment cela mais ce n’est pas la vérité
L’Eglise laissée par Jésus est invisible c’est ce que nous appelons le CORPS DU CHRIST et sur terre nous avons des églises locales. Au temps des premiers apôtres il n’y avait pas qu’une seule communauté ou une seule église locale mais il y en avait plusieurs et ce qui les unissaient c’était l’enseignement ou encore la doctrine appliquée dans ces communauté.
Pour finir je vous dirai que l’église du Seigneur est apostolique et une église apostolique est une église qui demeure dans le fondement des apôtres et non une église qui a dans sa congrégation des apôtres. Jésus n’a pas laissé que l’apostolat dans l’Eglise comme l’ENA nous le fat croire mais Jésus a institué 5 ministères qui sont apôtre, docteur, pasteur, prophète et évangéliste. Ce sont ces cinq qui poursuivent l’œuvre et préparent les âmes pour le salut comme nous le dit Ephésiens 4:11–14.
Donc vous pouvez vous retrouvez dans une église où il y a un pasteur si l’enseignement donné est conforme à la doctrine apostolique vous êtes sur le bon chemin.
Que le Seigneur vous bénisse. vous pouvez me contacter via whatsapp (+242 06 699 94 99) ou par jeryant_knoc@yahoo.fr
Jean-Francois Mayer dit
Merci pour votre message et votre contribution à la discussion, mais vous donnez ici un point de vue : d’autres chrétiens, par exemple catholiques ou orthodoxes, vous proposeraient d’autres interprétations de l’apostolicité de l’Église et de son histoire.
Nous n’allons donc pas commencer un débat sur le sujet : je rappelle que le but de cet article était d’évoquer les évolutions dans l’Église néo-apostolique, et pas de discuter de la validité ou non de la compréhension qu’elle a dans l’histoire chrétienne. Ce débat peut être mené, mais sa place n’est pas ici.
Étant donné que la discussion part dans d’autres directions que le sujet de l’article, je vais fermer la possibilité d’ajouter de nouveaux commentaires à cet article.
FRANCK MATATA dit
Merci, mai j’aimerais vous demande de continuer avec vos recherche sur cette eglise pour savoir que les offrandes. car il ya beaucoup de communautes qui content des nombreuses annees en etats deplorable. et le fidels ne savent pas reconstruire car tout les offrandes sont envoyes a la hierarchie et rien ne reste pour l’eglise local… merci.
Mékon Nékar dit
Bonjour appartenir à une confession religieuse est une question de liberté de conscience alors l’église néo apostolique s’est inscrite dans cette logique et interpelle chaque personne qui n’a pas encore fait le choix de suivre jésus christ de le faire maintenant
tibob dit
Intéressant article concernant cette Eglise Chrétienne. L’évolution de cette dénomination est-elle surprenante ? En tout cas elle est réelle. Que de chemin parcouru depuis le temps de l’apôtre patriarche Monsieur BISCHOFF. Sont arrivées certaines réévaluations relatives par exemple à la théologie baptismale. Il faut noter l’existence de ENARCenciel en ce qui concerne la “question homo” et certaines bénédictions célébrées en Allemagne peuvent en témoigner.
Mulamba André dit
Bonjour Mr Mayer, très intéressant. Pourriez ‑vous me dire si vous êtes aussi “chrétien “? Et de quelle confession religieuse ?
Franck matata dit
Salut, j’aimerais repondre a DOUALA, que les eglise que les apotres ouvraient n’etaient autre que des communautes sous la direction des apotres. alors dire que toutes les eglises respectant les normes de l’eglise primitive sont une continuites de l’apostolat ne pas une verite. car ses eglise ne dependent pas des apotres mais plutot des reverants, bishop et autres..ou tout simplement qu’ils acceptent d’etre sous la supervision des apotres.. or chose inacceptable. merci.
Messan dit
J’aimerais savoir quelles sont les critiques formulées en l’endroit de l’église néo apostolique ?
mike kabengele dit
Merci bcp pour les recherches, le grand souci est que tous nous nous retrouvions près de notre père céleste, alors accrochons nous a l’évangile de j.christ a travers l’église néo apostolique
Didier Koehler dit
Bonjour
j’ai été membre de cette Eglise pendant 42 ans.
J’ai exercé un ministère pendant 21 ans dont 5 ans, celui de Prêtre.
Il y a des détails théologiques qui appellent au dialogue et qui méritent une analyse plus poussée.
De manière générale, l’Eglise Néo Apostolique est bonne par son fondement.
Gentillesse, convivialité et serviabilité sont présentes, mais le replis sur soi est dramatique. Les personnes extérieures à la religion sont appelées : “gens du monde” comme si l’eglise Néo Apostolique ne faisait pas partie du monde.
La centralisation toute puissante sur les Apôtres et l’Apôtre Patriarche sont un problème. D’autant que ces Apôtres, comme tous les hommes, font des fautes et choquent parfois par leur comportement.
J’y ai observé de nombreuses dérives : Détournement des offrandes, utilisation de matériels appartenant à l’Eglise à des fins privées, insistance sur le fait de donner 10% de ses revenus sous prétexte d’être béni, mise à l’écart de gens disant un peu trop la vérité, banalisation des déviances comportementales en mettant cela sur le compte des épreuves que Dieu envoie aux hommes.
Ma famille et moi en avons beaucoup souffert, tant, que nous avons quitté cette Eglise pour laquelle nous avons tant donné en temps, en argent et en sacrifice de soumission, tolérant, pardonnant et oubliant toutes les dérives volontaires auxquelles nous avons pu assister.
Il ne s’agit pas ici pour moi de dire du mal d’une Eglise mais simplement de citer des faits.
Je pense que chaque personne qui professe les Trinité Divine dans la sincérité et essaie tant bien que mal, d’appliquer à sa propre vie, les préceptes de Christ, est un Chrétien à part entière.
Fréquence de fréquentation des Messes ou services divins ? Argent donné ? Temps passé à travailler au sein d’une Eglise ?
Aucune indication néo-testamentaire ne donne d’indication précise, de toutes facons, celui qui aime Dieu et son prochain, saura quoi faire et comment le faire, sans recevoir d’aucune manière de consignes spéciale.
L’Eglise de Christ ne se limite pas a des hommes qui se disent Apôtres sur le choix d’autres hommes et qui, payés par l’offrande des fidèles, roulent en grosse berlines de luxe comme j’ai pu si souvent l’observer. L’Eglise de christ ne réside pas dans le fait d’accueillir un Apôtre en grandes pompes à l’entrée de l’Eglise car il est placé haut dans la hiérarchie comme j’ai pu le voir si souvent.
L’Eglise de Christ réside dans le fait de rester humble, de travailler à ses propres problèmes sans nuire à son prochain, elle consiste à aider les plus faibles, à les accueillir avant les “grands”, à les relever, à tout leur pardonner car c’est à leurs côtés, que se serait assis Christ s’il avait été présent. Abandonnez vos traditions, vos préceptes et vos peurs et vivez votre foi en dehors des Eglises qui font tant de mal aux gens. Soyez Chrétiens et le Chrétien évangélise, il ne court pas se mettre à l’abri dans une Eglise le dimanche matin pour se prétendre bon.
Ceci vous est dit par un ancien Prêtre qui assume parfaitement le fait d’être sorti de ces rouages malfaisants pour être une créature de Dieu libre devant son Créateur.
Soyez bénis
Constant HOUNGNONVI dit
Bonjour
Je remercie et félicite monsieur Jean-François Mayer pour ses recherches et je suis d’avis avec sa dernière intervention. Mieux vaut commenter l’article en toute exception d’apport de point de vue ou d’opinions sur l’objet ( ENA) de son article que le contraire qui s’observe ici.
Merci…
Calahorrano dit
Monsieur Mayer. Félicitations pour votre bonne volonté de savoir et de partager, en évitant d’offenser. Bon travail.
Personnellement, 53 ans de vie et de chrétien néo apostolique, j’ai vécu et vis toutes les transformations et évolutions de l’église avec joie, car ils sont cohérents ; car il s’agit de grandir dans l’amour, qui est le signe du progrès vers la dignité requise par Dieu.
L’essentiel, n’a pas changé : toujours nous continuons à nous nous préparer pour la venue du Christ, grâce au Saint Esprit.
Salutations cordiales et fraternellement, Diego Calahorrano
Limo dit
Bonjour
juste nous qui sommes dans la communion des apotres vivant de jesus christ nous vivons toujourdans l esprit de preparation du retour de jesus christ.
mes meilleurs salutations yollas limo depuis kinshasa rdcongo.
Augustin dit
Bonjour
L’eglise néo apostolique est liée à une foi libre ‚en dehors de la competence spirituelle il y a aussi la competence d’un l’homme physique ‚quoi qu’il en soit que ces deux aspects soit fort où faible ça n’empêchera jamais le salut de Dieu.c’est Jésus qui gouverne l’eglise au-travers les apotres.
Prêtre KULE NZIKPA JÉRÉMIE dit
Merci beaucoup pour cette nouvelle parole
Sylvain BENDA dit
J’ai lu attentivement l’article jusqu’à la fin et j’ai compris que votre souci n’était pas autre que de comprendre comment fonctionne ce groupe *Néo apostolique* et comment sont ses relations avec le monde extérieur.
Surtout ce qui m’a intéressé c’est l’historique et le terme de “continuité”
En lisant même votre commentaire j’ai vu quelque part où vous avez écrit : “puisque l’Église néo-apostolique en tant qu’organisation constituée naît au XIXe siècle” cette église ne peut jamais parler de la continuité de l’apostolat.
Je voulais poser une question si vous acceptez.
D’après vous, on peut parler de la continuité que dans l’église qui a été créée au quantième siècle ? Parce-qu’icu vous avez parlé du XIXème siècle et nous avons compris qu’en cette période on ne peut pas parler de la continuité.
Merci
Séverin Kambi dit
Félicitations pour tes recherches. À la piété la science et à la science la connaissance écrivait l’apôtre Pierre.
Lukusa king dit
Je suis heureux de voir combien la parole de notre seigneur Jésus-Christ, des siècles après suscite toujours ce souci majeur d’en savoir plus. Et je vous remercie de vos recherches sur l’église néo apostolique. Vivre dans l’imitation du seigneur Jésus-Christ apres avoir reçu les trois sacrements cités dans vos recherches ne fait pas de quelqu’un un chrétien ouenfantde Dieu ? Qui sont enfants de Dieu selon vous ?
Augustin NDIADIA KAMALENGA dit
Augustin NDIADIA KAMALENGA dit
Infiniment merci pour vos recherches, que je qualifie d’indépendante en vous lisant, menées sur l’évolution constatée dans l’église Néo apostolique en matière d’ouverture aux autres chrétiens du monde. Ce qui m’à beaucoup plut, c’est que tu précise que l’eglise a trouvé bon de s’ouvrir aux autres chrétiens du monde “tout en maintenant sa spécificité”, qu’elles que soient sa participation dans le mouvement œcuménique. Cette notion échappe même aux dits membres de cette église. Il y a plus de bonheur à donner que de recevoir. A quoi servirait une spécificité salvatrice si elle est mise sous le boisseau ou enfermée dans un enclos ? Autant mieux aller chez les autres, partager avec eux ce que vous avez en toute liberté.
Je vous félicite, monsieur Jean — François Mayer, pour le travail effectué, qui ne fait que compléter ou augmenter cette ouverture désirée par l’église néo apostolique.
Encore une fois, merci.