La semaine dernière, un groupe d’étudiantes en psychologie de l’Université de Lausanne a eu l’heureuse idée d’organiser une projection du film Régression (2015) du cinéaste Alejandro Amenábar et de m’inviter à le commenter. Je n’avais pas prêté attention à ce film, dans un genre cinématographique qui ne me séduit habituellement pas beaucoup. Ce film a reçu un très mauvais accueil de la critique. Pourtant, de mon point de vue de chercheur sur les courants religieux contemporains, je l’ai trouvé intéressant : il réussit à bien rendre la vague de panique autour d’allégations de crimes sataniques à large échelle, qui s’était diffusée aux États-Unis dans les années 1980 et 1990. Évoquer ce film est aussi une occasion de revenir sur les mythes et réalités du satanisme contemporain, sujets sur lesquels un récent ouvrage en anglais apporte une bonne synthèse, même si elle est limitée au monde anglophone. Mais il faut d’abord évoquer le film d’Alejandro Amenábar et, après avoir brièvement résumé le satanisme tel que le décrit ce nouveau livre, rappeler ce qui s’est passé autour de peurs sataniques il y a une trentaine d’années. Le sujet n’a certainement pas fini de donner lieu à des fantasmes.