Il neigeait ce lundi matin. Avant de pénétrer dans le bâtiment sans charme qui abritait l’Office fédéral des réglementations covidiennes pour la prévention de nouvelles épidémies, Peter Müller s’était longuement ébroué pour éviter de laisser une traînée humide jusqu’à son bureau. Arrivé à celui-ci, il ôta ses chaussures encore maculées de boue et d’eau pour les laisser sécher et les remplaça par les chaussons fourrés qu’il avait l’habitude de porter en hiver dans les locaux de l’administration.
Prêt à commencer une nouvelle semaine au service de la protection du pays menacé par les pandémies, Peter Müller se sentait heureux. Il avait été promu le mois précédent au poste de chef de la Section de création de nouveaux règlements : nul doute que ses capacités au-dessus de la moyenne dans ce domaine et la rigueur avec laquelle il construisait la justification de chaque règle avaient favorablement impressionné ses supérieurs. Il paraît que même le Conseil fédéral avait apprécié son travail.