“Portraits fidèles et lectures sans entraves”: le sous-titre de l’ouvrage décrit le propos de Philippe Baillet, qui a rassemblé en un volume des articles parus, pour la plupart, dans des magazines ou revues. Plusieurs de ces articles sont des portraits d’auteurs “de droite” ou des réflexions sur leur apport. Le livre s’affiche comme engagé : “L’érudition et la rigueur dans l’étude des sources sont ici une arme au service d’une conception intégrale de la culture” (p. 12), pour se “préparer au combat, non au débat” (p. 13).
Je connais de longue date son auteur. Je sais tant ses convictions fortes que sa curiosité intellectuelle. Bien qu’étranger au système universitaire (et au “système” en général), car “inadapté profond à la modernité, qu’il exècre”, mais ayant “pourtant miraculeusement survécu”, nous avertit la quatrième page de couverture, il connaît les méthodes et suit les règles de l’analyse de textes et d’idées. Son style est clair et précis : il le met également au service de ses activités de traducteur à partir de l’italien. Ce livre m’a donc intrigué. Paru il y a deux ans déjà, son contenu n’est pas lié à l’actualité immédiate : il n’est pas trop tard pour en parler et évoquer fugacement des milieux intellectuels de droite.