Il y a deux sortes d’éditeurs. Les premiers voient dans un livre un produit périssable, qui partira au pilon ou chez des revendeurs après une période plus ou moins longue dans les rayons des librairies. Je connais une chercheuse dont le livre, pourtant sans équivalent en français et sur un sujet qui n’intéresse pas que des spécialistes, fut envoyé au pilon après un an seulement, pour faire de la place dans les entrepôts. Le stock d’un de mes livres a disparu corps et biens lui aussi : la maison d’édition dit ignorer ce qu’il est advenu du stock… Toute différente est l’attitude de la seconde sorte d’éditeurs. Les livres sont des objets destinés à durer. Qu’ils se vendent bien ou mal, ils sont conservés pour faire le bonheur de ceux qui les découvrent bien des années après leur publication, malgré les frais qu’impose le maintien des stocks. C’est ainsi qu’un éditeur crée un véritable fonds, dont les titres resurgissent au détour d’un catalogue, pour le plus grand plaisir des amateurs. Je viens de faire cette expérience, qui m’inspire ce billet.