Dans un sermon immédiatement diffusé en ligne le 20 septembre 2015, Hyung Jin (Sean) Moon (né en 1979), le le plus jeune fils du Révérend Sun Myung Moon, dénonce avec virulence sa mère comme « hérétique », tandis qu’il affirme lui-même poursuivre dans la voie tracée par son père. Depuis quelque temps déjà, il a organisé un mouvement appelé Sanctuary Church, dont le siège se trouve en Pennsylvanie. Pour qui observe la genèse et l’évolution de mouvements religieux, cette évolution offre un intéressant exemple de la dynamique d’un schisme.
L’évolution des nouveaux mouvements religieux : réflexions à l’occasion du décès de Sun Myung Moon
Le Rév. Sun Myung Moon (1920–2012), fondateur de l’Église de l’unification, est décédé le 3 septembre (1h54 heure coréenne, donc encore le 2 septembre à l’heure européenne). Avec lui disparaît une figure peu commune de fondateur d’un mouvement religieux coréen, parvenu — contre toute attente — à s’implanter sur tous les continents et à convaincre par son message des hommes et des femmes du monde entier. Même si les estimations statistiques varient beaucoup, il y a probablement aujourd’hui, dans le monde, un peu plus de 500.000 fidèles qui se considèrent comme unificationnistes, selon George Chryssides, un chercheur britannique qui connaît bien le mouvement (The Telegraph, mis en ligne le 3 septembre 2012). En outre, l’Église de l’unification a développé des activités dans des champs très variés : économie, culture, médias, politique, dialogue interreligieux…
J’aurai l’occasion, dans d’autres textes, de revenir sur la figure de Sun Myung Moon et sur le mouvement qui lui doit son existence. Mais le passage du Rév. Moon dans le monde spirituel est aussi l’occasion de réfléchir à l’évolution de la scène des nouveaux mouvements religieux au cours des quarante dernières années. Ces derniers jours, plusieurs chercheurs ont abordé ce sujet, notamment Eileen Barker dans un texte publié par CNN (3 septembre 2012). Des journalistes ont également été attentifs à cette dimension, comme Aude-May Cochand, qui m’a interrogé à ce propos dans le quotidien fribourgeois La Liberté (5 septembre 2012).