Au mois de mai, le jeudi de l’Ascension, j’ai fait la désagréable expérience d’un dégât d’eau chez moi. Ennuyeux, puisqu’il faut ensuite réparer. Mais plus que cela, car quelque 200 volumes et brochures furent abîmés ou irrémédiablement détruits. L’occasion semble bonne pour partager quelques réflexions et anecdotes sur le goût pour les livres et l’imprimé en général. Ce sera l’objet de la prochaine note. Mais tout d’abord, quelques observations sur l’amour du papier.
Amour du papier ? Oui, même si je suis loin d’être un expert du sujet : après tout, je trouve un plaisir sensuel à caresser une page, à sentir la texture du papier, et nul besoin pour cela qu’il s’agisse d’une édition de luxe. Parmi les volumes abîmés en ce jour fatidique de l’Ascension 2010 se trouvait une série reliée d’une petit périodique de l’entre-deux-guerres : plus d’une fois, en le consultant, je me plaisais à passer les doigts sur les pages bien lisses, comme pour les lisser encore mieux. En revanche, quand le papier bien conservé se gondole après les atteintes de l’humidité, ce plaisir disparaît — et peu importe que le texte soit toujours lisible, la lecture s’en trouve gâchée.[Lire la suite…]