Depuis des années, la place manque sur les rayons de ma bibliothèque. Les doubles rangées se multiplient — calamité pour retrouver un ouvrage, mais comment faire autrement ? — et des piles de livres s’accumulent dans des coins, faute d’espaces encore libres. Afin de libérer une case pour un gros volume d’encyclopédie, je me suis aujourd’hui résolu à jeter l’édition 1999 de l’annuaire téléphonique de New Delhi : 3,5 centimètres de large, 27,5 centimètres de haut, tout espace gagné est une petite victoire. Mais comment s’est-il retrouvé dans mon bureau, et pourquoi l’avoir conservé durant si longtemps, alors que son contenu avait perdu depuis belle lurette toute utilité ?
La succession de Sathya Sai Baba
Il est mort le matin de Pâques. Devant sa dépouille, des foules sont venues se recueillir ainsi que la plupart des grandes figures politiques indiennes, tous partis confondus. Sathya Sai Baba était peut-être le gourou indien contemporain le plus influent. Plus qu’un gourou, à vrai dire, aux yeux de ses disciples : rien moins qu’une incarnation divine. Mais « il a décidé de baisser le rideau sur cette incarnation », commentait l’un des médias en ligne consacrés à son message.