Écrivain, journaliste, chercheur, éditeur… tous ceux que leur activité conduit à écrire, à publier, à s’exprimer publiquement, se trouvent régulièrement mis au défi de trouver un titre susceptible de retenir l’attention. Certaines personnes ont le talent de trouver à tout propos une formule choc ou un slogan percutant, qui feront merveille en page de couverture, sur une affiche, dans un débat ou lors d’un entretien : je me souviens d’un ami, hélas décédé, qui avait un sens inné de la formule et de la répartie.
Cette semaine, en lisant le fil Twitter de Dimitri Tilloi, un spécialiste d’histoire romaine, je suis tombé en arrêt devant la photographie de la couverture d’un livre qu’il venait d’acheter et dont il partageait la référence : Tenir le loup par les oreilles. J’ai voulu en savoir plus, accroché par ce titre. Le sous-titre était plus explicite : Prendre le pouvoir et le conserver dans la Rome impériale des premiers siècles. Ce livre de l’historien Jérôme Sella est récemment paru chez l’éditeur Champ Vallon. Si la couverture elle-même est attrayante (et combien de fois une couverture réussie nous attire-t-elle vers un livre ou un disque), c’est bien le titre qui a retenu mon attention ici. La quatrième de couverture explique que, « reprenant une expression célèbre de Térence » (je confesse que je l’ignorais), l’empereur Tibère aurait comparé l’exercice du pouvoir au fait de tenir un loup par les oreilles : menacé par des complots ou des ursurpations, celui qui est arrivé au pouvoir doit déployer une large palette de capacités pour le conserver. Je ne savais pas que l’expression existait aussi en français, pour décrire une situation difficile dont on ne sait comment sortir, et qu’un recueil de poèmes portait déjà ce titre.