Depuis dix-neuf ans, l’arbre se dresse dans le jardin. C’était un cadeau, offert par un collègue de travail. Une belle idée, venue d’une personne qui, comme moi, avait fait des études d’histoire : les historiens savent apprécier la durée et l’enracinement, au-delà de ces turbulences du quotidien, dont le flux constant nous submerge et captive notre attention. Arrivé tout petit, l’arbre a grandi, patiemment. Depuis peu d’années, il produit des fruits, d’abord en faible nombre. La quantité a augmenté cette année, et aussi la qualité, peut-être grâce aux conditions météorologiques, avec les alternances de pluie et de beau temps de l’été : c’est la première fois qu’il n’a pas fallu une seule fois arroser ici les fleurs et les plantes.