« Le sport, cette nouvelle religion qui rapporte des millions », annonce la couverture du dernier numéro du magazine économique Bilan (12–25 octobre 2016). Le contenu ne reprend plus la métaphore, si ce n’est pour dire que « l’activité physique n’a jamais eu autant d’adeptes ». Apparemment , la référence religieuse suggère à la fois que le sport occupe une place centrale dans la vie de nombre de mes concitoyens et qu’il inspire un engagement sacrificiel, presque ascétique : « ils se lèvent avant l’aurore pour courir des kilomètres dans la nuit », d’autres « soulèvent des poids durant des heures ». Voire l’aspiration à dépasser la condition humaine normale : « chacun veut repousser ses limites le plus loin possible. »
Dans un autre registre, le même soir, le journal télévisé commente un match de football en expliquant qu’un joueur talentueux a « crucifié le gardien » : ce qui veut simplement dire qu’il a marqué un autre but, auquel le gardien semble avoir survécu malgré cette forte comparaison ! Et lundi matin, c’est au tour d’un journal populaire de titrer « Sacré football », avec une Sainte Vierge contemplant un ballon rond (Le Matin, 17 octobre 2016).
Justement, ce quotidien m’avait interrogé dans le cadre de la préparation de cet article, et a repris deux phrases de mes propos. C’est une bonne occasion de les compléter ici et de faire le point sur cette comparaison qui revient souvent entre sport et religion, notamment quand il s’agit de football.