Elle prétend s’appeler Marlene Lecoq et résider à Montréal : c’est la dernière en date. Plusieurs fois par semaine, je découvre une nouvelle demande d’une inconnue au visage plus ou moins charmant, à la pose plus ou moins suggestive, qui souhaite devenir mon « amie » sur mon compte Facebook. Chaque demande est aussitôt rejetée, et la personne bloquée pour d’éventuelles demandes de contact futur. Tout cela n’est bien entendu pas plus sérieux — et tout aussi suspect — que les courriels anonymes de prétendues jeunes femmes affirmant éprouver un désir irrésistible de me connaître après avoir découvert mon profil en ligne ! Mais je suis chaque fois surpris de constater que d’autres utilisateurs des réseaux sociaux semblent avoir eu du mal à résister à un joli minois ou à un regard langoureux — alors que les photographies sont, bien entendu, toujours usurpées, et qu’il n’est pas difficile de le découvrir ! Derrière le mirage des sourires enjôleurs, de vrais escrocs.
Internet, sécurité et vie privée : choisir un VPN — pas si facile !
Depuis longtemps, je me disais qu’il fallait songer à protéger mon trafic sur Internet, surtout quand j’y accède depuis des réseaux publics ou dans des chambres d’hôtel. Même en étant prudent, chacun peut se trouver à la merci d’un jeune pirate exerçant ses talents sur des réseaux mal protégés, d’un criminel en quête de données monnayables, d’un administrateur de réseau peu scrupuleux — ou des services d’espionnage d’un État soupçonneux. Sans même parler du sentiment irritant de traçage par des compagnies commerciales exploitant vos données : sans vraiment avoir quelque chose à cacher, le sentiment d’être suivi en ligne a quelque chose d’irritant ; il n’y a aucune raison de rendre la vie facile à ceux qui voudraient exploiter des informations personnelles à leur profit. Puisque les offres de VPN se multiplient et sont proposées à des prix très raisonnables, j’ai décidé d’en choisir une correspondant à mes besoins. Je croyais que cela serait simple : cela n’a pas été le cas, mais pas pour des raisons techniques.
Internet : entre utopies sociales et monde de la cybersurveillance
C’est un avertissement qu’entend lancer Julian Assange, le célèbre fondateur de Wikileaks, dans un livre récemment publié en anglais sous la forme d’entretiens avec trois personnes proches. Il explique en préambule que l’Internet, qui pouvait devenir un formidable outil émancipateur, menace de se transformer en nouveau totalitarisme et de déboucher sur une dystopie, prévient-il d’emblée dans l’introduction.
Intitulé Cyberphunks : Freedom and the Future of the Internet (New York / Londres, OR Books, 2012), le livre est un entretien entrée Assange, l’Américain Jacob Applebaum, l’Allemand Andy Müller-Maguhn et le Français Jérémie Zimmermann. Tous sont engagés dans la lutte pour la liberté d’information sur Internet et différentes activités connexes. Le quatrième d’entre eux est cofondateur de La Quadrature du Net.
S’ils partagent nombre de constat, ils ne voient pas tous l’avenir de la même façon. Sans doute à la fois par tournure d’esprit et par suite de ses expériences personnelles, Assange se révèle être le plus pessimiste des quatre. Ce petit volume accessible même pour des lecteurs sans compétences techniques particulières ouvre en tout cas des pistes de réflexion.