Alors que les pays européens subissent la seconde vague de la pandémie de Covid-19, le sort des personnes âgées se pose à nouveau. En particulier pour celles d’entre elles qui résident dans des établissements destinés à les accueillir, les préoccupations sanitaires liées à leur vulnérabilité entraînent de fortes restrictions. Même si elles découlent de louables intentions, la justification légale et morale des contraintes imposées à ce groupe de la population ainsi que leur proportionnalité par rapport aux autres conséquences qu’elles entraînent méritent d’être discutées. En outre, la prise de contrôle sur une catégorie de la population s’accompagne d’une forte intrusion dans les relations entre les personnes concernées et leurs familles.
« Dérives sectaires » et coronavirus : la force des stéréotypes
J’ai déjà eu l’occasion de dire mes réticences face à l’expression de « dérives sectaires », qui avait pour objectif d’éviter le reproche de mettre toutes les « sectes » dans le même sac, mais n’a fait que déplacer le problème. Dès qu’il s’agit de groupes qualifiés de « sectes », le mot de « dérives » a vite fait de surgir. Et pour brouiller encore un peu le sens des mots, l’expression se trouve également appliquée à des discours peut-être problématiques, mais qui n’ont rien à voir avec des « sectes ». La pandémie qui a dominé l’actualité depuis quelques mois me donne l’occasion de revenir brièvement sur ce thème et de souligner le pouvoir des stéréotypes quand les médias parlent de sectes, mais aussi de partager quelques observations sur l’attitude de mouvements religieux face au coronavirus.