Petit mouvement peu connu, l’Ordre du Temple Solaire a soudain attiré l’attention des médias et du grand public à la suite des événements dramatiques d’octobre 1994, avec la mort de 53 personnes, puis de nouveaux « transits » en 1995 et 1997. Plus de vingt ans après, cette affaire continue de paraître nimbée de mystère, malgré les enquêtes de police au Québec, en Suisse et en France. Les événements ont revêtu un caractère si peu commun qu’il reste plus d’une interrogation. Comme je le rappelais dans un article publié sur ce site il y a quelques années, l’essentiel du déroulement et des causes probables du tragique dénouement me semble avoir été établi avec un degré de vraisemblance élevé, sur des bases documentées ; mais la disparition des principaux protagonistes et l’absence de témoin direct vivant des derniers moments cruciaux laisse inévitablement des zones d’ombre.
Rien d’étonnant si une affaire conserve donc son pouvoir d’intriguer et de soulever des questions, voire des fantasmes : il ne manque pas de gens, aujourd’hui encore, pour douter des conclusions officielles et soupçonner d’autres dimensions non élucidées. Comme je l’écrivais il y a vingt ans, Jo Di Mambro et ses associés rêvaient de laisser derrière eux une légende, et ils n’ont pas entièrement échoué, même si cette légende est plus sinistre que l’altier départ de purs « chevaliers » qu’ils avaient entendu mettre en scène. La vie et la mort de l’OTS inspirent des articles, des films, des livres. Le dernier est à l’origine de cet article : un roman (mais en est-ce vraiment un?) de Julien Sansonnens, L’Enfant aux étoiles (Éditions de l’Aire, 2018).