Le mercredi 26 novembre 2014, j’ai effectué un voyage aller-retour à Paris pour assister aux obsèques d’Émile Poulat, à l’église Saint-Séverin. Présidées par Mgr Vincenzo Paglia, entouré d’une douzaine de prêtres, elles ont rassemblé de nombreux amis et collègues de cet éminent sociologue et historien du catholicisme contemporain et de la laïcité, décédé le samedi 22 novembre 2014 à l’âge de 94 ans. Un homme de foi aussi, soulignèrent les allocutions prononcées lors des obsèques, qui s’était attaché à la communauté de Sant’Egidio durant les dernières années de son existence.
“Les sectes”, questions de vocabulaire
En ce mois qui marque le vingtième anniversaire de la découverte du premier “transit” de l’Ordre du Temple Solaire (OTS), avec son mélange de suicides et de meurtres, la presse s’y intéresse, rappelle l’événement et se demande si un tel drame pourrait se reproduire. Plusieurs articles et reportages offrent une information nuancée. Mais d’autres propos donnent le sentiment que la perception du sujet n’a que peu évolué depuis 1994, malgré l’essor important des recherches sur les mouvements religieux et parareligieux contemporains. Quelques réflexions critiques sur un problème de vocabulaire, précédées d’un rappel sur les motivations d’un chercheur, dont le regard ne s’oriente pas toujours vers les sujets qui intéressent prioritairement les médias.