Comment aborder la question du pluralisme religieux sans intimer aux groupes religieux l’obligation d’embrasser celui-ci comme un idéal ? Peut-être d’abord en partant modestement de l’analyse des réalités de nos sociétés plutôt que de l’affirmation de grands principes. Le 8 octobre 2016, l’Église adventiste du septième jour m’avait invité à présenter des réflexions sur le pluralisme religieux lors d’une réunion à Gland, à l’occasion de la Journée de la liberté religieuse. Le thème avait été choisi par les organisateurs : « Le pluralisme religieux, danger ou richesse ? Les facteurs du changement dans la perspective du pluralisme religieux en Suisse ». Ce n’est pas un sujet que je me serais risqué à choisir : mais j’ai accueilli cette demande comme une invitation à réfléchir, en essayant d’éviter les slogans ou les prises de position tranchées. Le texte proposé ici est une version adaptée et légèrement abrégée de ma conférence. Il ne s’agit pas d’un article destiné à une revue universitaire, mais de quelques pistes esquissées pour un public plus large. Outre mes observations personnelles sur ces terrains, cet article est redevable à des lectures qui ont nourri ma réflexion : ces auteurs et références sont cités dans le texte et dans les notes.