Les médias imprimés traditionnels connaissent des difficultés. Leurs recettes publicitaires baissent, tandis qu’ils font face à la concurrence de journaux gratuits et à la multiplication de sources d’information plus ou moins fiables en ligne, pour ne citer que ces facteurs. Ils s’efforcent de répondre à ces défis, mais le phénomène le plus surprenant est celui de journalistes qui parient sur l’avenir et lancent de nouveaux titres — pas seulement en ligne, mais aussi des magazines imprimés. Je m’abonne à certains d’entre eux. J’ai pourtant bien assez de revues et livres à lire déjà, mais ces initiatives retiennent mon attention. Je ne me réabonne cependant pas toujours. Et j’ai vu disparaître après quelques numéros des titres éphémères auxquels j’avais souscrit. Une réflexion sur quelques expériences du consommateur d’informations que je suis, qui reçoit plus de revues qu’il n’en peut lire : pourquoi m’abonnerai-je durablement à un nouveau périodique ?
Les journalistes d’investigation vont s’intéresser au Vatican
Sur les bords du lac Léman, du 22 au 25 avril 2010, va se dérouler la 6e “Conférence globale” du Réseau mondial des journalistes d’investigation. Sur le site du Réseau suisse des journalistes d’investigation, le comité organisateur vante les charmes de Genève, la présence des organisations internationales aussi, et ne manque pas de souligner quelques aspects de nature à allécher des journalistes d’investigation : “À la demande générale, un accent particulier sera mis sur les questions bancaires et financières. Comment accéder à la mystérieuse place financière helvétique ? Comment accéder à des informations privilégiées ici à Genève ? Nous soulèverons avec vous tous les secrets bancaires.” Voilà qui promet !
Avec curiosité, je suis allé regarder le programme de plus près. Je dois dire que les participants ne vont pas s’ennuyer. Je cite quelques panels déjà annoncés : “La caméra cachée et l’infiltration comme méthode d’investigation”, “Enquêter sur les réseaux pédophiles”, “Comment la contrebande de tabac alimente le terrorisme”, “Pirates ! Comment y accéder. Comment les interviewer. Comment enquêter sur leurs activités”, “Le journaliste d’investigation et les gangs”, “Quand les lecteurs font l’enquête”… Bref, je me disais déjà qu’il fallait songer à en parler sur ce site, quand j’ai découvert l’annonce de panel qui m’a convaincu de le faire : “Enquêter au Vatican”!