« Tu verras, c’est une petite ville dont tu auras vite fait le tour », me dit un ami lyonnais en apprenant que j’allais passer deux nuits à Paray-le-Monial. Il avait raison : la ville est petite et le visiteur a vite fait de la découvrir à pied. Mais il y plus de choses à y voir que je ne le soupçonnais, et le temps que j’y ai passé n’y a pas suffi. L’étonnant Musée du Hiéron, que je me suis réjoui de pouvoir enfin visiter, m’a en outre permis de découvrir une exposition temporaire, Cellules de nonnes, sur des objets dont j’ignorais même l’existence et qui représentent ces chambres dans lesquelles vivent les religieuses.
Catholicisme dans le canton de Fribourg : années décisives
À partir des données statistiques sur les appartenances religieuses dans le canton de Fribourg, un article de Patrick Pugin fait un point de situation dans le quotidien local La Liberté (25 janvier 2018). Si le nombre de catholiques a continué de progresser en chiffres absolus, grâce au dynamisme démographique du canton (migrations internationales notamment), cela ne saurait masquer de notables signes d’érosion dans un canton suisse qui, complètement entouré par des régions protestantes depuis la Réforme du XVIe siècle, a longtemps gardé l’image d’un bastion du catholicisme et d’une Rome de la Suisse.
Pour autant, comme je le faisais remarquer au journaliste, il serait prématuré de parler d’un catholicisme en perdition : plus de 60 % de la population du canton paie encore l’impôt ecclésiastique, des centaines de personnes s’engagent dans des formes de volontariat autour de paroisses ou associations catholiques, de nombreux enfants reçoivent une socialisation religieuse catholique (ou réformée) à travers le catéchisme dans le cadre scolaire. La Faculté de théologie de l’Université de Fribourg et la présence de plusieurs congrégations religieuses — bien que souvent vieillissantes — ajoutent à cette présence catholique bien vivante. Mais j’avais ajouté que les vingt années à venir seraient probablement décisives pour le catholicisme fribourgeois.
Histoire religieuse : Hyacinthe Loyson et l’Église catholique gallicane (1879–1893)
Le visiteur qui se dirige vers la salle de lecture de la Bibliothèque publique et universitaire de Genève (BPU) passe devant le buste de Hyacinthe Loyson (1827–1912). Peut-être ne lui accorde-t-il qu’une attention distraite ou ignore-t-il que le Père Hyacinthe, comme on l’appelait aussi, a joué un rôle dans les turbulences politico-religieuses de la vie genevoise des trente dernières années du XIXe siècle. Le personnage a aussi été l’une des figures d’une tentative à l’impact plus modeste, en France, pour établir une Église catholique indépendante de Rome. C’est à cet épisode que s’intéresse l’article publié ici. Avant d’expliquer dans quel cadre il a été préparé, il faut rappeler brièvement l’itinéraire de Hyacinthe Loyson.
Une enquête pastorale sur l’Église catholique dans le canton de Fribourg
En octobre 2016, le Vicariat épiscopal pour la partie francophone de l’Église catholique du canton de Fribourg lança une enquête auprès de la population. Diffusé en ligne et en version papier, annoncé dans les médias et distribué dans certains lieux publics à des heures de forte fréquentation, un questionnaire intitulé L’Église, ça change quoi ? avait pour objectif de mieux comprendre les perceptions de l’Église catholique et les attentes à son égard, en essayant d’atteindre non seulement les pratiquants, mais aussi des personnes éloignées de l’Église.
Livre : compagnes de prêtres et dilemmes du célibat ecclésiastique
La question du célibat ecclésiastique dans l’Église catholique romaine fait régulièrement l’objet de débats, à l’instar d’autres sujets touchant à la sexualité du clergé, dont les médias sont friands. Mais derrière les discussions sur cette pratique, il y a les existences des prêtres qui cessent de s’y conformer, des femmes qui entretiennent avec eux une relation intime et des enfants qui en sont issus. Ces parcours de vie sont au cœur d’un livre de Gabriella Loser Friedli, elle-même épouse d’un ancien prêtre et présidente d’une association de femmes « touchées par le célibat des prêtres ».