Le mercredi 26 novembre 2014, j’ai effectué un voyage aller-retour à Paris pour assister aux obsèques d’Émile Poulat, à l’église Saint-Séverin. Présidées par Mgr Vincenzo Paglia, entouré d’une douzaine de prêtres, elles ont rassemblé de nombreux amis et collègues de cet éminent sociologue et historien du catholicisme contemporain et de la laïcité, décédé le samedi 22 novembre 2014 à l’âge de 94 ans. Un homme de foi aussi, soulignèrent les allocutions prononcées lors des obsèques, qui s’était attaché à la communauté de Sant’Egidio durant les dernières années de son existence.
Des vigiles et des veilleurs : à propos des nouveaux modèles d’activisme catholique
La venue de la philosophe américaine Judith Butler à l’Université de Fribourg pour y recevoir un doctorat honoris causa a suscité une petite polémique, dont l’origine n’était pas locale, et a entraîné une pacifique action de protestation par un petit groupe de catholiques. Je n’avais pas l’intention d’écrire quelque chose à ce sujet, mais l’occasion m’a paru bonne pour m’interroger sur le sens de nouvelles formes de protestation catholique. Le billet prévu est devenu un petit article, qui permet aussi de rappeler les faits et d’évoquer en filigrane la question de l’identité de l’Université de Fribourg, car elle n’a pas été étrangère aux réactions observées.

Messe en latin et autres préférences liturgiques : à propos de l’enquête pastorale sur la pratique religieuse catholique à Fribourg
Des messes avec chœur mixte, orgue et au moins certaines parties en latin : tel est le modèle qui semble rencontrer l’accueil le plus favorable parmi les catholiques pratiquants de Fribourg, toutes catégories d’âge confondues. selon les résultats d’une enquête pastorale. Celle-ci révèle aussi le vieillissement du milieu pratiquant (une véritable pyramide des âges inversées) et offre d’autres enseignements utiles pour la réflexion pastorale de l’Église catholique locale. Il vaut la peine de revenir sur l’aspect liturgique, pour essayer de mieux saisir ce que nous enseigne cette recherche à propos de l’évolution des sensibilités liturgiques dans une ville suisse de tradition catholique. Car l’intérêt d’une telle enquête dépasse sans doute le cadre local.
Quand le pape n’est plus à Rome : antipapes et sédévacantistes

“Non habemus antipapam : le prochain usurpateur n’a pas encore été annoncé à Rome”, écrivait le pape Michel sur sa page Facebook le 13 mars 2013, à la veille de l’élection du successeur de Benoît XVI. Né en 1959, son nom civil est David Bawden. Il a été élu pape en 1990 par un conclave de cinq personnes (dont ses parents) et réside avec sa mère dans un paisible village du Kansas, devenu ainsi un improbable Vatican en exil : avec sa poignée de partisans, il estime en effet que tous les papes postérieurs à Pie XII étaient tombés dans l’hérésie. À l’instar du pape Michel, d’autres catholiques, à l’époque contemporaine, se disent convaincus que “Rome n’est plus dans Rome” et que l’occupant actuel du Vatican est illégitime. Certains en arrivent à suivre d’autres papes, tandis que d’autres considèrent le siège pontifical comme vacant. La chaîne La Télé m’a invité hier soir à en parler, mais nous n’avions que quatre minutes à disposition — difficile de proposer un tour d’horizon de la question en si peu de temps. En quelques paragraphes, essayons d’aller un peu plus loin.
Catholicisme : signification et conséquences de la renonciation de Benoît XVI à travers les commentaires

Beaucoup ont exprimé de la compréhension pour un homme de 85 ans qui a renoncé à poursuivre l’exercice d’une charge écrasante ; nombre de questions s’expriment en revanche quant aux conséquences d’une telle initiative — à la mesure de la place accordée au pape dans l’imaginaire catholique romain. Seul le temps permettra de mesurer vraiment l’impact de la renonciation de Benoît XVI. À l’heure où s’est ouvert le conclave pour désigner un nouveau pontife à Rome, petit tour d’horizon de quelques commentaires.