Les personnes qui suivent mes travaux et activités connaissent mon engagement des derniers mois pour soutenir RTSreligion, rédaction d’information religieuse de la Radio Télévision Suisse, ébranlée par l’annonce d’une réduction drastique de son budget au mois de novembre 2015. Hier matin, dans le cadre de l’émission Médialogues, qui propose un « regard explicatif et critique sur le fonctionnement et le contenu des médias », j’ai été invité à revenir sur cette question au cours d’un débat. Le journaliste responsable de l’émission, Thierry Fischer, m’a demandé : « Vous vous êtes lancé dans la bataille, Jean-François Mayer. Ça m’a étonné, cet engagement quasi politique de votre part, alors qu’on vous connaît sous un aspect d’expert, de consultant avisé… et là, vous vous lancez d’une manière militante. Qu’est-ce que ça signifie pour vous, pourquoi ? » J’ai été plutôt heureux de cette question : elle montre que mes efforts pour définir mon rôle de chercheur en tant que personne ressource pouvant éclairer les questions à propos des religions dans le monde contemporain portent peut-être leurs fruits.
La voie du chercheur : l’exemple d’Émile Poulat
Le mercredi 26 novembre 2014, j’ai effectué un voyage aller-retour à Paris pour assister aux obsèques d’Émile Poulat, à l’église Saint-Séverin. Présidées par Mgr Vincenzo Paglia, entouré d’une douzaine de prêtres, elles ont rassemblé de nombreux amis et collègues de cet éminent sociologue et historien du catholicisme contemporain et de la laïcité, décédé le samedi 22 novembre 2014 à l’âge de 94 ans. Un homme de foi aussi, soulignèrent les allocutions prononcées lors des obsèques, qui s’était attaché à la communauté de Sant’Egidio durant les dernières années de son existence.