Depuis 2009, le Conseil central islamique suisse (CCIS) est devenu un acteur minoritaire, mais très visible au sein de la communauté musulmane en Suisse. Animé par des convertis et des musulmans de seconde génération, aptes à s’exprimer dans les langues du pays (y compris en dialecte alémanique) et à l’aise avec les outils modernes de communication, il exerce un attrait notamment sur des musulmans qui estiment que les autres associations islamiques sont insuffisamment combatives. Le CCIS a déjà suscité à plusieurs reprises des controverses, critiques et soupçons. Une vidéo mise en ligne au mois de novembre, à l’occasion du cinquième anniversaire du vote populaire qui a interdit en Suisse la construction de nouveaux minarets, a suscité une vague de réactions : certains critiques n’hésitent pas à parler d’une “déclaration de guerre”. Une bonne occasion pour un exercice d’analyse dépassionnée.
Catholicisme français : nouvelles modes, nouveaux styles…
La semaine dernière, j’ai eu connaissance de deux initiatives venant de catholiques français et utilisant Internet comme support. Tout d’abord, sur le compte Twitter de Religioscope, j’ai reçu une invitation à suivre les tweets de “Bondieuseries jolies”, relais d’un magasin en ligne dont l’activité est ainsi résumée : “Les créations Sur la terre comme Ô ciel ont une vocation : enchanter la vie avec sens et fantaisie. Elles parlent de foi avec sobriété et ravissent les divines.” Le jour précédent, dans un message envoyé par le formulaire de contact du site Religioscope, un correspondant m’annonçait : “Je vous présente le premier videoclip catholique, Veni Creator!” Et m’invitait à visiter une page pour plus d’informations sur le CD de chant grégorien que ce videoclip voudrait promouvoir.
Je m’intéresse depuis assez longtemps à Internet pour ne pas m’étonner de telles initiatives. Dans les deux cas, en revanche, ce qui m’a intrigué était le style et/ou le vocabulaire sur lesquels s’appuient ces efforts de communication. Aurais-je été inattentif à des évolutions récentes ? Ou ces cas nous révèlent-ils de nouveaux styles d’expression de catholiques français se moulant sur leur environnement culturel ? Deux exemples anecdotiques n’autorisent certes pas à conclure : pourquoi pas, en revanche, saisir l’occasion pour partager quelques observations ?