Le nom de Ted Peters me rappelle des souvenirs déjà anciens : dans les années 1980, j’avais lu avec grand intérêt son article intitulé “UFOs : The Religious Dimension”, publié dans la revue américaine Cross Currents (automne 1977). J’avais trouvé stimulante sa façon d’identifier les structures religieuses sous-jacentes dans la croyance aux soucoupes volantes et aux extraterrestres. Je l’avais cité dans mon livre Sectes nouvelles
(Paris, Cerf, 1985) — vingt-cinq ans déjà, comme le temps passe ! Ce n’est que bien plus tard que — Internet aidant — j’ai trouvé un exemplaire d’occasion de son ouvrage UFOs — God’s Chariots : Flying Saucers in Politics, Science and Religion (Atlanta, John Knox Press, 1977). Je n’ai jamais rencontré Ted Peters, mais j’ai eu la surprise de voir son nom réapparaître à l’occasion d’un colloque qui s’est tenu en janvier à Londres, à la Royal Society (l’académie des sciences du Royaume-Uni), sur la recherche de vie extraterrestre ! Et Ted Peters y a présenté les résultats d’une enquête qu’il a menée aux États-Unis sur les réactions des croyants face aux conséquences qu’auraient pour les religions des contacts avec des entités extraterrestres.
Les journalistes d’investigation vont s’intéresser au Vatican
Sur les bords du lac Léman, du 22 au 25 avril 2010, va se dérouler la 6e “Conférence globale” du Réseau mondial des journalistes d’investigation. Sur le site du Réseau suisse des journalistes d’investigation, le comité organisateur vante les charmes de Genève, la présence des organisations internationales aussi, et ne manque pas de souligner quelques aspects de nature à allécher des journalistes d’investigation : “À la demande générale, un accent particulier sera mis sur les questions bancaires et financières. Comment accéder à la mystérieuse place financière helvétique ? Comment accéder à des informations privilégiées ici à Genève ? Nous soulèverons avec vous tous les secrets bancaires.” Voilà qui promet !
Avec curiosité, je suis allé regarder le programme de plus près. Je dois dire que les participants ne vont pas s’ennuyer. Je cite quelques panels déjà annoncés : “La caméra cachée et l’infiltration comme méthode d’investigation”, “Enquêter sur les réseaux pédophiles”, “Comment la contrebande de tabac alimente le terrorisme”, “Pirates ! Comment y accéder. Comment les interviewer. Comment enquêter sur leurs activités”, “Le journaliste d’investigation et les gangs”, “Quand les lecteurs font l’enquête”… Bref, je me disais déjà qu’il fallait songer à en parler sur ce site, quand j’ai découvert l’annonce de panel qui m’a convaincu de le faire : “Enquêter au Vatican”!
Ordre du Temple Solaire : faits, zones d’ombre et fantasmes
Dès les premières semaines de l’affaire du Temple Solaire, en octobre 1994, j’ai eu la conviction que, quels que soient les résultats de l’enquête, des interrogations et des hypothèses variées continueraient de surgir durant longtemps encore. Le “transit” de 16 autres personnes dans le Vercors en décembre 1995 (puis de 5 dernières à Saint-Casimir, au Québec, en mars 1997) a donné lieu à plus de spéculations encore. L’émission Zone d’ombre, diffusée sur la Télévision suisse romande le mercredi 27 janvier 2010, à laquelle j’ai participé, a tenté de relancer une fois de plus la discussion, relayée par certains articles de presse (par exemple La Liberté, 26 janvier 2010).
Il me semble opportun de saisir cette occasion pour apporter quelques précisions et tenter de distinguer entre faits et fiction. Je rappelle que j’ai participé, en tant qu’expert appelé par le juge d’instruction du canton de Fribourg, M. André Piller, à l’enquête suisse sur l’affaire de 1994.
Je suis toujours prêt à remettre en question mes conclusions, sur ce sujet comme sur tout autre, du moment que des faits ou des indices sérieux incitent à le faire. Une telle approche doit être au fondement même de toute enquête judiciaire comme de tout travail de recherche. Plus d’une fois, après la fin de l’enquête, il m’est arrivé de reprendre mes notes ou des documents en me demandant si leur relecture, avec le recul, pouvait faire apparaître des détails importants auxquels je n’aurais pas prêté attention : cela m’a permis d’affiner ma compréhension de l’affaire sur certains aspects, mais ne m’a en revanche jamais conduit à découvrir une incohérence par rapport aux principales conclusions de l’enquête.
Communauté du Christ : la ‘protestantisation’ d’un mormonisme
Au mois de décembre 2009, l’Institut Religioscope a publié son quatrième cahier, rédigé par un jeune chercheur français, Chrystal Vanel. Ce cahier étudie l’évolution de la Communauté du Christ.
En dehors de cercles de spécialistes, plutôt rares sont les Européens qui ont déjà entendu parler de la Communauté du Christ, bien que ce mouvement religieux compte approximativement 250.000 membres dans le monde. Jusqu’en 2001, le groupe se dénommait Église réorganisée de Jésus-Christ des saints des derniers jours. L’adjectif “réorganisé” était bien sûr crucial : il devait manifester que cette Église eétait différent de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, c’est-à-dire les mormons, avec leur centre à Salt Lake City (et leurs 13 millions de fidèles aujourd’hui).
Quel modèle pour les relations entre Église orthodoxe et État en Russie ?
Il y a une trentaine d’années seulement, il m’aurait été difficile d’imaginer les transformations qu’allaient connaître les pays d’Europe centrale et orientale durant les vingt dernières années du XXe siècle ainsi que la nouvelle situation des groupes religieux dans les pays alors communistes. Parmi les aspects dignes d’attention, la renaissance de l’Église orthodoxe russe ne manque pas de soulever en même temps bien des questions dans les pays occidentaux : au delà de la liberté dont jouissent aujourd’hui les croyants, quel est le rapport entre l’Église russe et l’État ?