Le titre de cet article évoque plutôt celui d’un site parodique ou d’un journal de boulevard. Il n’en est pourtant rien : ce sont les dernières informations sorties du milieu très secret des fidèles de l’Église palmarienne, dont le Saint-Siège se trouve en Espagne. Même s’il y avait eu quelques signes annonciateurs, c’est un véritable coup de théâtre de voir le chef de ce mouvement religieux le quitter dans des circonstances peu communes. Quant aux citoyens suisses, ils peuvent se réjouir d’avoir désormais un pape de leur nationalité, même s’il ne réside pas au Vatican, mais en Espagne, à Palmar de Troya, près de Séville.
L’invention du satanisme

La semaine dernière, un groupe d’étudiantes en psychologie de l’Université de Lausanne a eu l’heureuse idée d’organiser une projection du film Régression (2015) du cinéaste Alejandro Amenábar et de m’inviter à le commenter. Je n’avais pas prêté attention à ce film, dans un genre cinématographique qui ne me séduit habituellement pas beaucoup. Ce film a reçu un très mauvais accueil de la critique. Pourtant, de mon point de vue de chercheur sur les courants religieux contemporains, je l’ai trouvé intéressant : il réussit à bien rendre la vague de panique autour d’allégations de crimes sataniques à large échelle, qui s’était diffusée aux États-Unis dans les années 1980 et 1990. Évoquer ce film est aussi une occasion de revenir sur les mythes et réalités du satanisme contemporain, sujets sur lesquels un récent ouvrage en anglais apporte une bonne synthèse, même si elle est limitée au monde anglophone. Mais il faut d’abord évoquer le film d’Alejandro Amenábar et, après avoir brièvement résumé le satanisme tel que le décrit ce nouveau livre, rappeler ce qui s’est passé autour de peurs sataniques il y a une trentaine d’années. Le sujet n’a certainement pas fini de donner lieu à des fantasmes.
La position du chercheur : étude des religions et débat public
Les personnes qui suivent mes travaux et activités connaissent mon engagement des derniers mois pour soutenir RTSreligion, rédaction d’information religieuse de la Radio Télévision Suisse, ébranlée par l’annonce d’une réduction drastique de son budget au mois de novembre 2015. Hier matin, dans le cadre de l’émission Médialogues, qui propose un « regard explicatif et critique sur le fonctionnement et le contenu des médias », j’ai été invité à revenir sur cette question au cours d’un débat. Le journaliste responsable de l’émission, Thierry Fischer, m’a demandé : « Vous vous êtes lancé dans la bataille, Jean-François Mayer. Ça m’a étonné, cet engagement quasi politique de votre part, alors qu’on vous connaît sous un aspect d’expert, de consultant avisé… et là, vous vous lancez d’une manière militante. Qu’est-ce que ça signifie pour vous, pourquoi ? » J’ai été plutôt heureux de cette question : elle montre que mes efforts pour définir mon rôle de chercheur en tant que personne ressource pouvant éclairer les questions à propos des religions dans le monde contemporain portent peut-être leurs fruits.

« Le pilote du vol MH370 réapparaît deux ans après » : le mécanisme de création d’une fausse nouvelle

Même si quelques débris ont finalement été retrouvés à la Réunion l’an dernier, la disparition du vol MH370 de Malaysia Airlines, le 8 mars 2014, alors qu’il effectuait un vol de Kuala Lumpur à Pékin, reste mystérieuse : pas d’appel à l’aide, alors que l’appareil semble avoir poursuivi son vol pendant sept heures. Les théories plus ou moins crédibles pour expliquer cette affaire ne manquent pas. Et voici qu’un correspondant m’adresse ce soir un article affirmant que le pilote, Zaharie Ahmad Shah, aurait été retrouvé dans un hôpital de Taïwan, souffrant de déshydratation et d’amnésie. Bizarre : pourquoi aucun grand média n’en a‑t-il fait un grand titre ? Complot — ou tromperie ?
Les suspectes demandes d’amitié sur les réseaux sociaux

Elle prétend s’appeler Marlene Lecoq et résider à Montréal : c’est la dernière en date. Plusieurs fois par semaine, je découvre une nouvelle demande d’une inconnue au visage plus ou moins charmant, à la pose plus ou moins suggestive, qui souhaite devenir mon « amie » sur mon compte Facebook. Chaque demande est aussitôt rejetée, et la personne bloquée pour d’éventuelles demandes de contact futur. Tout cela n’est bien entendu pas plus sérieux — et tout aussi suspect — que les courriels anonymes de prétendues jeunes femmes affirmant éprouver un désir irrésistible de me connaître après avoir découvert mon profil en ligne ! Mais je suis chaque fois surpris de constater que d’autres utilisateurs des réseaux sociaux semblent avoir eu du mal à résister à un joli minois ou à un regard langoureux — alors que les photographies sont, bien entendu, toujours usurpées, et qu’il n’est pas difficile de le découvrir ! Derrière le mirage des sourires enjôleurs, de vrais escrocs.
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