Le texte ci-dessous a été écrit sur un ton amusé en février 2020, à mon retour d’un beau voyage culturel en Jordanie. À l’heure du confinement et du gel des voyages, en ce mois de mars, il nous rappelle ce temps si proche de mobilité presque illimitée, alors que nous ne comprenions pas encore ce qui allait se produire à peine un mois plus tard, malgré les nuages pandémiques qui montaient à l’horizon. Heureux temps où le seul souci était de réussir à expédier quelques cartes de voyage !
La cause animale : antispécisme et véganisme face aux sociétés et aux religions
Il existe une production considérable de textes en plusieurs langues autour de sujets distincts, mais liés, que sont le véganisme et l’antispécisme. Libération animale et « droits des animaux » sont devenus des sujets largement débattus, également dans les grands médias. Des mouvements activistes ont réussi à les imposer dans la discussion publique, notamment à travers des vidéos montrant des pratiques scandaleuses dans des abattoirs. Cela fait longtemps que des associations luttent notamment contre la vivisection, de même que le végétarisme a de longue date des adeptes convaincus : pourtant, ce qui est en train de se passer exerce un impact plus large et représente potentiellement une remise en cause d’une nature plus profonde, au-delà du statut des animaux.

Pourquoi s’abonner à de nouveaux magazines ?
Les médias imprimés traditionnels connaissent des difficultés. Leurs recettes publicitaires baissent, tandis qu’ils font face à la concurrence de journaux gratuits et à la multiplication de sources d’information plus ou moins fiables en ligne, pour ne citer que ces facteurs. Ils s’efforcent de répondre à ces défis, mais le phénomène le plus surprenant est celui de journalistes qui parient sur l’avenir et lancent de nouveaux titres — pas seulement en ligne, mais aussi des magazines imprimés. Je m’abonne à certains d’entre eux. J’ai pourtant bien assez de revues et livres à lire déjà, mais ces initiatives retiennent mon attention. Je ne me réabonne cependant pas toujours. Et j’ai vu disparaître après quelques numéros des titres éphémères auxquels j’avais souscrit. Une réflexion sur quelques expériences du consommateur d’informations que je suis, qui reçoit plus de revues qu’il n’en peut lire : pourquoi m’abonnerai-je durablement à un nouveau périodique ?

Un écrivain suisse sur les traces de l’Ordre du Temple Solaire
Petit mouvement peu connu, l’Ordre du Temple Solaire a soudain attiré l’attention des médias et du grand public à la suite des événements dramatiques d’octobre 1994, avec la mort de 53 personnes, puis de nouveaux « transits » en 1995 et 1997. Plus de vingt ans après, cette affaire continue de paraître nimbée de mystère, malgré les enquêtes de police au Québec, en Suisse et en France. Les événements ont revêtu un caractère si peu commun qu’il reste plus d’une interrogation. Comme je le rappelais dans un article publié sur ce site il y a quelques années, l’essentiel du déroulement et des causes probables du tragique dénouement me semble avoir été établi avec un degré de vraisemblance élevé, sur des bases documentées ; mais la disparition des principaux protagonistes et l’absence de témoin direct vivant des derniers moments cruciaux laisse inévitablement des zones d’ombre.
Rien d’étonnant si une affaire conserve donc son pouvoir d’intriguer et de soulever des questions, voire des fantasmes : il ne manque pas de gens, aujourd’hui encore, pour douter des conclusions officielles et soupçonner d’autres dimensions non élucidées. Comme je l’écrivais il y a vingt ans, Jo Di Mambro et ses associés rêvaient de laisser derrière eux une légende, et ils n’ont pas entièrement échoué, même si cette légende est plus sinistre que l’altier départ de purs « chevaliers » qu’ils avaient entendu mettre en scène. La vie et la mort de l’OTS inspirent des articles, des films, des livres. Le dernier est à l’origine de cet article : un roman (mais en est-ce vraiment un?) de Julien Sansonnens, L’Enfant aux étoiles (Éditions de l’Aire, 2018).
Éloge du petit magasin – avant fermeture
Jusqu’à présent toujours remplis de marchandises soigneusement rangées et attendant les clients, les rayons commencent à se dégarnir. Un petit pincement au cœur pour le visiteur, qui devine les sentiments du maître des lieux : celui-ci a passé toute sa vie dans cet environnement, depuis son enfance. Cela faisait 72 ans que cette épicerie pimpante derrière sa vitrine bien entretenue faisait partie du décor de la ville de Fribourg, à l’ombre de la cathédrale. Elle était tenue depuis 42 ans par la seconde génération de commerçants, rappelle une affichette dans la vitrine. Mais elle va connaître le destin de tant de petits commerces avant elle : à la fin du mois de septembre, le magasin Chez Aeby fermera ses portes.