À partir des données statistiques sur les appartenances religieuses dans le canton de Fribourg, un article de Patrick Pugin fait un point de situation dans le quotidien local La Liberté (25 janvier 2018). Si le nombre de catholiques a continué de progresser en chiffres absolus, grâce au dynamisme démographique du canton (migrations internationales notamment), cela ne saurait masquer de notables signes d’érosion dans un canton suisse qui, complètement entouré par des régions protestantes depuis la Réforme du XVIe siècle, a longtemps gardé l’image d’un bastion du catholicisme et d’une Rome de la Suisse.
Pour autant, comme je le faisais remarquer au journaliste, il serait prématuré de parler d’un catholicisme en perdition : plus de 60 % de la population du canton paie encore l’impôt ecclésiastique, des centaines de personnes s’engagent dans des formes de volontariat autour de paroisses ou associations catholiques, de nombreux enfants reçoivent une socialisation religieuse catholique (ou réformée) à travers le catéchisme dans le cadre scolaire. La Faculté de théologie de l’Université de Fribourg et la présence de plusieurs congrégations religieuses — bien que souvent vieillissantes — ajoutent à cette présence catholique bien vivante. Mais j’avais ajouté que les vingt années à venir seraient probablement décisives pour le catholicisme fribourgeois.